(1) MA NAISSANCE

Avant tout, j'aimerais d'abord vous remercier pour vos visites sur le blog, après une semaine, nous avons déjà dépassé la barre des 1000 vues. Je souhaite qu'à travers ce blog, notre Mère du Ciel puisse vous toucher, et que mon témoignage puisse vraiment vous aider à découvrir la proximité de notre Maman du Ciel, que votre relation avec Elle devienne plus intime, mais surtout plus fusionnelle.

Pourquoi suis-je en mesure de parler de la Vierge Marie ? Mon expérience de vie m’a amenée à remettre en question mes croyances et chercher des réponses. C’est ce que je veux vous partager pour que vous puissiez bien comprendre ce que j'appelle “être à l'école de Marie”, pour se laisser transformer tout au long de sa vie, pour une nouvelle naissance. Pourquoi je parle d'une nouvelle naissance ? C'est que tout simplement, de la même façon qu'elle a porté son fils Jésus pendant 9 mois, Marie va vous porter aussi, pour vous enfanter de nouveau, c’est le rôle majeur de la Vierge Marie. Par Elle, nous naissons de nouveau. Je ne vous parle pas là de l'expérience de Nicodème (Jean 3, 1-21) que j'affectionne particulièrement, où Jésus lui explique que pour entrer dans le Royaume de Dieu, l'homme doit renaître de l'Esprit. Ou bien de la rencontre de Paul (Actes 9) sur le chemin de Damas avec Jésus ressuscité, qui est aussi un exemple de “nouvelle naissance”. Non. Avec Marie, c'est une tout autre naissance dont je vous parle. Marie va vous transformer petit à petit pour arriver à ce que, un jour, vous puissiez recevoir le baptême du merveilleux Saint Esprit. Car moi je croyais connaître Jésus, mais en réalité, je ne l'avais jamais rencontré réellement. Quand cela vous arrive avec Jésus, c'est tellement extraordinaire que pendant des jours des semaines, vous êtes dans une joie surnaturelle qui émane du Saint Esprit. Nous y viendrons plus tard.

Colombe, paix, Pentecôte

Je suis née au Liban, juste avant que la guerre n'éclate. Née de religion druze, une religion très fermée, ni chrétienne ni musulmane, j'ai compris qu'on ne pouvait pas simplement “devenir” Druze, mais que c'était un mode de vie familial et communautaire qui impliquait une profonde connaissance et un respect des traditions. Vous verrez pourquoi tout à l’heure : on ne devient pas Druze, mais l'on naît Druze et on le reste toute sa vie. C’est comme appartenir à un clan.

Maman faisait partie malheureusement de cette religion, pourquoi je dis “malheureusement”, c'est que tout simplement, elle n'avait pas d'autre choix que d'y adhérer et de s’y tenir. Elle s'appelait Nabila, et elle n'avait que 16 ans lorsqu'elle apprit qu'elle était enceinte. Elle savait les lois et les coutumes des Druzes : pas de rapport sexuel avant le mariage, pas de mariage avec quelqu’un d’autre qu’un Druze, et pas avant l'âge de 21 ans. Donc elle savait qu'elle devait partir pour se cacher afin d’avoir une chance de sauver sa vie et celle de son enfant. 

Elle connaissait bien la religion catholique, c'est pourquoi elle a demandé aux Sœurs du Bon Pasteur (communauté française) de la cacher le temps des 9 mois de grossesse, pour pouvoir accoucher en toute sécurité. Ce qu'elle voulait par-dessus tout, c'était de sauver la vie de son bébé, ce que les Sœurs n'ont cessé de me dire à plusieurs reprises.  


Adoption, Liban, Druze

Neuf mois plus tard, Randa voyait le jour, c’était mon prénom, et peu de temps après, ma maman me confia à la garde des Sœurs, pour aller se cacher en Syrie, loin de sa famille, et trouver une situation professionnelle qui lui permette de me récupérer plus tard. Elle avait promis aux Sœurs qu'elle reviendrait me chercher trois ans après, le temps que les choses se calment, le temps de trouver un emploi pour subvenir à ses besoins. Elle avait vraiment très peur que je sois adoptée comme cela se faisait beaucoup au Liban à cette époque. Et elle a tenu sa promesse, puisque trois ans après, elle s’est présentée à l'orphelinat pour me récupérer, mais malheureusement pour elle, après tous ces efforts pour échapper à sa famille, son destin a été stoppé le jour même, lorsqu'elle croisa le regard de sa maman sur le chemin de l'orphelinat. Elle comprit à ce moment-là que ses heures étaient comptées avant que toute la famille ne l’apprenne. 

Elle a dû changer ses plans. Maman savait qu'ils chercheraient à reprendre sa fille pour lui faire subir le même sort qu'elle. Alors elle a demandé aux Sœurs de remplir tous les papiers nécessaires pour l'adoption, ce qu'elles ont fait immédiatement. Les Sœurs m'ont dit que le soir même, la famille l’a prise, et qu'on ne l’a jamais revue. Les Sœurs savaient ce que les familles faisaient aux filles qui avaient désobéi aux lois druzes, les garçons aussi d'ailleurs, elles sont tout simplement tuées par lapidation. Bien sûr, cela peut paraître invraisemblable, pourtant, même si aujourd'hui le gouvernement, qui fermait les yeux autrefois, a mis le holà, il y a encore des rituels qui se font. Fort heureusement, les générations actuelles ont fait beaucoup de progrès, et les choses ont bien évolué. Il y a beaucoup d'enfants, notamment grâce au père Mansour Labaky, prêtre maronite libanais, qui ont pu être sauvés et quitter le Liban. Pour moi, j'avais beaucoup de chance d'être cachée dans l'orphelinat, car ma grand-mère venait régulièrement à l'orphelinat pour me réclamer. Elle disait aux Sœurs qu'elle voulait m'éduquer selon la religion druze et qu'elle m'aimait énormément, mais les Sœurs savaient bien pourquoi elle souhaitait me prendre. J’étais un enfant du péché et donc je ne devais pas vivre.

Les Sœurs, bien déterminées à me sauver, m’ont fait baptiser (catholique), m’ont enregistrée sous un faux nom de famille, afin qu'ils ne puissent jamais me retrouver. Dans les mois qui ont suivi, elles ont tout mis en œuvre pour que je puisse quitter le pays très rapidement. Ce que j'ai su bien longtemps après, à mon deuxième voyage au Liban, c'est que ma maman avant sa mort tragique m'avait confiée à Marie pour la remplacer. J'imagine avec quelle profondeur de foi, elle a dû faire cette belle demande et je sais combien le Ciel a exaucé sa prière.


N'oublions pas ce 8 septembre de fêter Marie comme il se doit, c'est son anniversaire, comblons-la de fleurs, elle aime les roses en particulier, embrassons-la si nous avons une image, une statue. Elle saura remercier cette marque d'attention filiale pour elle, si proche de chacun de ses enfants, car elle nous connaît si bien, et ce qu'elle regarde avant tout avec son Cœur, c'est notre cœur et notre âme, c'est le plus important, et elle ne cesse de veiller à faire grandir notre foi et notre sainteté. Pour la rejoindre un jour.


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