Dimanche de Transfiguration

En ce début de Carême et alors que je me prépare à m’envoler pour l’Afrique pour deux semaines, je voudrais méditer brièvement avec vous les textes de ce 2e dimanche de Carême. Comment entrer dans cette purification de l'âme pour rayonner la vraie Lumière ?

Tout d’abord, en Genèse 22, le sacrifice d’Abraham. Dieu le met à l’épreuve en lui demandant de sacrifier son fils unique Isaac. Abraham prépare l’autel, le bois et son fils comme victime, et Dieu l’arrête à l’instant où il lève sa main tenant le couteau. Ainsi Abraham a manifesté sa crainte de Dieu et sa foi en l’impossible. À cause de cela, tu seras béni pour les siècles. Mais on comprend aussi qu’Abraham, c’est le Père éternel qui ira jusqu’à laisser Jésus, son Fils unique, connaître la Passion et la mort, car Dieu a seul la clé de cette impasse : la victoire sur le Mal par la Résurrection, déjà annoncée ici.

Puis saint Paul : « Qui sera contre nous, si Dieu est pour nous ? » C’est une phrase puissante que j’aime beaucoup, car c’est pour chacun de nous un bouclier, une armure déjà glorieuse. Le Père a livré Jésus pour nous tous, il n’a pas épargné son Fils car il n’y avait pas d’autre solution : il fallait que Dieu endosse la vie tout humaine d’une créature, pour reprendre à son compte tout le poids de péchés, de scandales et de crimes dont nous sommes tous coupables. L’étincelle de Dieu devait s’éteindre pour un court moment à l’échelle des siècles, car il y avait là quelqu’un qui pouvait tenir cette lumière dans son Cœur, Marie ! Entre Jésus et Marie, ce ne sont que passages de Vie car l’Amour infini les relie, le Tout-Amour !

Enfin, en saint Marc, l’épisode de la Transfiguration. Pourquoi cette fête célébrée le 6 août prend place en ce début de Carême ? Parce que nous sommes faibles et que déjà, nos résolutions défaillent peut-être. Nous avons besoin d’un cap : nous allons vers la Résurrection, cet évènement inouï que nous devons contempler en sa splendeur ineffable. Le Carême est un chemin patient de conversion, de chutes et de relèvements, et si nous ne voyons pas le phare pour nous guider, nous risquons de perdre pied. Voilà pourquoi Jésus convoque Moïse (la Loi du Sinaï, le cadre de la foi) et Élie le prophète (qui symbolise l’Esprit qui rend libre). Tout l’Ancien Testament passe le relais au Nouveau en la personne de Jésus, il est le Verbe de Dieu, la Parole gravée sur les Tables de la Loi et désormais libre dans la chair, ce que le Père authentifie du haut des nuées : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Il ne nous reste plus qu’à continuer de suivre Jésus, à l’écouter, à vivre de sa Parole et de son chant dans nos âmes, le souffle de l’Esprit, nourris par les sacrements qu’il a institués pour notre salut. Le chemin est encore long, mais notre pas est assuré, car confiant en la Miséricorde de Jésus, il se déploie sous le céleste manteau de Marie !

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