(4) Crise adolescente et recherche de mes racines - Première partie

Dans l'article sur l'héritage de nos parents, je parlais de l'importance et du rôle prépondérant de nos parents en tant que reflet de notre vie et de leur influence. Cette influence m'a été d'un très grand secours arrivée à l'adolescence. Car comme beaucoup de jeunes filles, j'ai eu ma crise d'adolescence.

Une crise d'adolescence est un état émotionnel et psychologique souvent tumultueux qui survient pendant la période de l'adolescence, entre l'enfance et l'âge adulte. Cela peut se manifester par des changements d'humeur fréquents, des conflits avec les parents et les autres figures d'autorité, des questionnements sur l'identité et la place dans le monde, des comportements provocateurs ou même des épisodes de dépression ou d'anxiété. Il est important de comprendre et d'accompagner les adolescents pendant cette période, en leur offrant un espace pour s'exprimer, en écoutant leurs préoccupations et en leur apportant un soutien émotionnel.

J'avais à peu près 14 ans lorsque j'ai eu ma crise d'adolescence, mes parents avaient déjà un âge bien avancé dû à mon adoption tardive et Maman se sentait complètement dépassée, une fois de plus. Elle avait très peur que cela finisse très mal, comme ma sœur qui faisait des fugues et commettait des bêtises en série, jusqu'à ce qu'elle soit placée en centre spécialisé pour les jeunes. Ce fut une période très compliquée pour mes parents ainsi que pour moi-même, car les éducateurs ont jugé qu'il était préférable pour moi de couper tout lien avec ma sœur pour éviter une mauvaise influence. C'est pourquoi pendant une très longue période, j'ai été complètement séparée de ma sœur que j'aimais et dont l'absence pesait très lourd à la maison, une décision que je n'arrive toujours pas à comprendre aujourd'hui. Mais un jour, grâce à ma première communion, j'ai pu négocier avec les éducateurs la possibilité de voir ma sœur. J'avais dit que si ma sœur n'était pas présente pour ma première communion, je ne la ferais pas et que si on m'obligeait, ce serait le pire jour de ma vie. Alors mes parents ont décidé de soutenir ma démarche, et j'ai pu faire ma première communion en présence de ma sœur. Ce fut une journée très spéciale pour moi car j'étais non seulement heureuse de recevoir Jésus pour la première fois, mais j'avais également retrouvé ma sœur et nous n'avons plus jamais été séparées.

J'ai toujours été une jeune fille très ouverte et pleine de joie de vivre, mais petit à petit, j'ai ressenti comme une sorte de mal-être intérieur. J'aimais profondément mes parents et ma sœur, il n'y avait aucun doute, ils étaient mes parents et elle était ma sœur. Je me posais de plus en plus de questions sur mes origines, sur mes racines. Qui suis-je vraiment ? D'où je viens ? Quel est mon héritage familial ? Autant d'interrogations qui me tourmentaient et auxquelles je cherchais désespérément des réponses, mais malheureusement je ne pouvais pas les trouver auprès de mes parents qui étaient tous les deux dans l'impossibilité de me donner des réponses.

Cette quête de mes racines était devenue pour moi une obsession. Je passais des heures à interroger mes proches, ainsi que les sœurs du Bon Pasteur d'Angers. Dès que je savais qu'une sœur arrivait du Liban, je suppliais mes parents de m'emmener la voir dans l'espoir d'avoir des réponses à mes questions. Même si j'avais eu beaucoup de chance que l'on ne m'ait jamais caché quoi que ce soit sur mon passé, pour moi cela n'était pas suffisant. Il me manquait toujours quelque chose, je voulais vraiment renouer avec mes racines pour mieux me construire, pour mieux me connaître et me comprendre, car je savais que cela influencerait mon devenir.

Oui, à cette époque, je me souviens que j'étais très mal dans ma peau et j'en voulais non seulement à la terre entière, mais aussi à Dieu, car si j'étais dans cette situation, c'était bien évidemment à cause de lui. Moi, pauvre victime, je n'avais rien demandé, et surtout pas de perdre ma maman à l'âge de 3 ans, vivre toute ma vie sans savoir quoi que ce soit sur elle, ni sur mon père.

Pendant ces deux années, cette recherche de mes racines m'a apporté à la fois des moments de doute et d'interrogation profonde, mais aussi des moments d'émotion intense et de découverte que je vous raconterai dans le prochain chapitre.

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