(10) Un miracle de Grâce : Quatrième partie
Après un certain temps, nous quittâmes le Petit jardin des roses pour aller manger, car je me rappelais qu’il n’était pas loin de 13h30, et nous n’avions pas encore déjeuné. Ensuite, nous devions nous rendre à la Cité des Roses. Je ne pouvais m’empêcher de me demander à quoi cela ressemblerait : était-ce grand ou plutôt petit ? Y avait-il des constructions comme des maisons ou de grands bâtiments ? C’était vraiment tout nouveau pour moi, mais aussi pour mes parents. La seule chose que je savais, c’est que cet endroit deviendrait un jour très connu dans le monde entier.
Arrivés là-bas, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir simplement un vaste terrain vague, avec, au centre, un grand étang et au milieu, une petite île surmontée d’une très grande Piéta. Il y avait aussi un abri assez spacieux pour accueillir les pèlerins et qu'ils puissent s'asseoir. C’est ce que nous fîmes d’ailleurs, avec beaucoup de plaisir, après avoir fait le tour de la Cité des Roses, afin d’écouter l’organisateur du pèlerinage et fondateur de l’association « L’Étoile Notre Dame », Pierre Sorin. Pendant plus d’une heure, il nous raconta le pourquoi et le comment de la Cité des Roses. Curieusement, je ne trouvais pas le temps trop long ; je me plaisais beaucoup à écouter Monsieur Sorin, qui était un très grand orateur. Nous pouvions l’écouter sans nous fatiguer, même pendant des heures. Pour moi, c’était toujours très intéressant, car avec lui, j’apprenais énormément de choses.
Cet après-midi-là restera gravé dans mon esprit, pourquoi ? Je n’en sais trop rien, car en soi, il n’y avait rien d’extraordinaire dans ce lieu, si ce n’est peut-être qu’on pouvait ressentir une douce présence céleste. J’étais apaisée, voire sereine, ce qui était très rare dans ma nature.
Après quelques heures passées dans cet endroit, nous reprenions le car pour nous rendre dans une autre commune dont je ne me souviens pas du nom, afin d’assister à la messe. En effet, à cette époque, l’église de San Damiano était fermée sur ordre de l’évêché. Il n’était pas permis d’y célébrer des messes, encore moins d’y aller se recueillir. Pendant tout notre séjour, les portes de l’église sont restées closes, et je me revois encore faire une génuflexion lorsque nous passions devant, car pour aller à la ferme de chez Guaratti, il fallait obligatoirement passer devant. Quand j’y pense maintenant, quelle bêtise tout cela ! Mais bon, ce n’est plus le cas depuis de nombreuses années.
Voilà comment s'est passée ma première journée à San Damiano. Le soir, il y avait un autre rosaire vers 17h30 — je ne me rappelle plus précisément, mais je sais que celui du soir était beaucoup moins long et toujours empreint d'une grande dévotion à la Vierge Marie, ce qui me convenait tout à fait, car réciter le chapelet à cette époque était pour moi une vraie corvée, alors je vous laisse imaginer tout un rosaire plus les prières finales… Après le dernier rosaire, nous étions libres de notre temps. La nuit tombait et vers 20h30, dans une grange aménagée chez Guaratti, pour ceux qui le souhaitaient, il était possible d'aller écouter à nouveau Monsieur Sorin parler, ce qui était une belle occasion pour moi de rester encore dans cette atmosphère de douceur et de tranquillité très inspirante. À ce moment-là, j'étais très loin d'imaginer ce qui m'attendait le lendemain midi. Pourtant, une expérience exceptionnelle allait bouleverser ma vie. Un événement que je n'oublierai jamais, que peu de personnes ont la chance de vivre dans leur vie.