(13) Un cœur à cœur avec la Maman du Ciel

Chers amis,

Je tiens tout d’abord à vous présenter mes sincères excuses pour ces deux mois de silence. Cette période a été particulièrement intense, entre un voyage en Afrique, la reprise du travail, ainsi que la préparation et la rédaction du Bulletin des Messagers. À cela se sont ajoutés les nombreux préparatifs liés au temps de Noël, qui ont demandé beaucoup de temps et d’investissement.

Je vous remercie de tout cœur pour votre patience, votre compréhension et votre fidélité, et je suis heureuse de pouvoir aujourd’hui reprendre le fil du partage et de la communion avec vous. Mais ne tardons pas davantage à poursuivre le récit.

***

Oui, je n'étais pas la seule à avoir vécu ce moment de grâce à San Damiano. C’est alors que se produisit quelque chose de mystérieux : comme si j’avais été doucement déplacée hors du temps, dans un espace où il n’y avait plus que Marie et moi. Tout était silence. Les grilles du Petit Jardin avaient disparu, comme effacées, et plus rien ne faisait obstacle. Il ne demeurait que la paix profonde et la douceur infinie de sa présence. J’ai compris plusieurs années plus tard ce qui s’était réellement passé.

Lorsque Marie me regardait avec tant de tendresse, Elle était en train de soigner mes blessures d’enfance et de panser mes plaies encore à vif. Elle devait d’abord me guérir et m’apprivoiser, afin que je puisse ensuite accueillir Son message d’amour. Oui, Elle venait non pas pour me juger, mais pour me relever, me guérir et m’encourager, me montrant que la vie prend un tout autre sens lorsqu’on apprend à regarder avec le cœur.

Je ne saurais dire combien de temps a duré ce cœur à cœur. Mais soudain, j’ai entendu une voix. Marie a commencé à me parler, non pas comme nous parlons entre nous, non, mais par une voix intérieure, une voix qui venait du plus profond de l’âme. Et au moment où Elle prononça ses paroles, je me mis à pleurer deux fois plus, car chaque mot était comme une flèche d’amour traversant mon cœur.

Cette voix était d’une telle douceur qu’en ce bas monde, jamais personne ne m’avait parlé ainsi. Rien que l’intonation de Sa voix me remplissait de joie et d’amour. Marie me faisait expérimenter ce qu’est un être de lumière et d’amour. Plus tard, je dirai que j’ai été irradiée par Sa seule présence. Je ne perdais rien de ce que je vivais ; j’étais entièrement à son écoute, même si, à cet âge-là, j’étais encore une adolescente à l’esprit vif et au cœur tourmenté.

Alors Elle me dit : « Pourquoi pleures-tu, mon enfant ? »

Et je pleurais de grosses larmes.

Elle continua : « Tu as pourtant plus de chances que beaucoup de mes autres enfants. »

À ces mots, je me disais intérieurement : plus de chances, moi ?

Et Marie, qui lisait dans mes pensées, répondit aussitôt : « Oui, mon enfant, car toi, tu as trois mamans. Celle qui t’a mise au monde, qui est maintenant auprès de moi, qui t’aime et veille sur toi. »

Alors Marie détourna Son regard vers ma maman, qui était là, à genoux, en prière. Ce qui était étonnant, c’est que je la voyais prier, mais je ne me souviens pas avoir été gênée par quoi que ce soit autour de moi.

Puis Marie reprit, en la regardant avec douceur : « Et tu as ici ta maman qui t’aime, et qui ne cesse de prier pour toi. »

Ensuite, Marie se tourna de nouveau vers moi. Elle ouvrit les bras, leva les yeux vers le ciel, dans une lumière encore plus intense qu’auparavant, puis me regarda et me dit : « Et moi, je suis ta troisième Maman, celle qui t’aime, qui ne cesse de veiller sur toi et qui prie mon Fils pour toi. »

À cet instant précis, je pourrais dire que “le vieil homme” en moi s’en est allé pour laisser place à une personne née de nouveau. Je ne saurais l’expliquer, mais j’avais reçu toutes les réponses à mes questionnements.

Marie cessa alors de me parler. Elle continua simplement à me sourire et à me montrer combien Elle m’aimait. J’avais l’impression d’être la seule personne au monde qui comptait à Ses yeux. Elle me laissa encore un peu La contempler, puis, peu à peu, Elle disparut derrière un rideau invisible qui se déroulait en partant du bas vers le haut.

Au fur et à mesure que le rideau se déroulait, je voyais le bas de Son corps redevenir statue de marbre : les pieds, les jambes… Et lorsque le rideau arriva à la hauteur de ses épaules, je Lui dis à haute voix, de peur qu’Elle ne m’entende pas : « Non, Marie, reste encore un peu… »

Son regard me fixa avec amour, comme pour me dire : Ne t’inquiète pas  mon enfant, je serai toujours à tes côtés.

Et là, croyez-moi, je voulais mourir pour aller au Ciel avec Elle. Plus rien ne me retenait sur la terre. Je voulais qu’Elle m’emmène avec Elle au Ciel.

Après cela, moi qui, peu de temps auparavant, désirais repartir rapidement, je ne voulais plus quitter l’endroit où je me trouvais. Je souhaitais demeurer là, dans cette atmosphère de paix, dans la présence de ma Maman du Ciel, même si Elle était redevenue statue. Mais il était pourtant l’heure de partir, de rejoindre les cars qui, hélas pour moi, nous ramèneraient en France.

Ce jour-là, non seulement j’avais vécu une expérience que l’on peut qualifier de surnaturelle, tout comme la Dame de Tours, qui elle aussi eut la grâce de La voir, mais j’appris ensuite que de nombreuses personnes présentes avaient également reçu des grâces extraordinaires, comme en témoignaient leurs récits.

Aujourd’hui encore, ce moment demeure gravé en mon cœur comme une source vive. Il m’a appris que Marie ne se manifeste jamais pour impressionner, mais pour aimer.

***

Et c'est bien là Noël ! Marie est tellement Tout-Amour que Dieu ne pouvait faire autrement que de s'incarner en Elle, dans ce petit Enfant qu'on appelle Jésus, l'Emmanuel, Dieu d'Amour avec nous. L'Amour se fait pauvre et petit pour que personne sur terre ne puisse avoir peur de l'approcher et de se laisser toucher par sa lumière, chassant nos ténèbres et nos angoisses. L'Enfant-Lumière n'attend que de nous visiter, laissons-le agir tout tendrement. Il nous guérit car Il nous aime ! 

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